Paul Lay trio : three men in Wonderland

Paul Lay à la Scala © Michel Rousseau

Il était une fois la Piccola Scala de Paris.
Il était une première fois pour Scala Music qui présentait, jeudi 9 décembre, la sortie inaugurale de ce nouveau label, un enregistrement live du Paul Lay Trio : Blue in Green, Tribute to Bill Evans.
Il était une fois un grand piano noir, une salle impatiente, un public installé quasiment au bord du clavier, une fantastique scène, un piano, une contrebasse et une batterie. Et trois musiciens : Paul Lay (piano), Clemens Van Der Feen (contrebasse) et Dré Pallemaerts (batterie).
Une balance son et un peu de surbrillance vite réglées, le tempo est lancé et le fantôme de Bill Evans apparaît.
Cool, puissant and sexy.

Le concert s’est ouvert sur « Minority » de Gigi Gryce dans lequel la batterie domine de ses vibrations en puissance rythmique. Porté par la rassurante gravité de la contrebasse, le jeu de piano de Paul Lay, entre prouesse, force et élégance, s’installe et se déploie, mettant les musiciens en accord parfait et immédiat, mouvements des corps et des cœurs compris. Puis, s’ensuit une splendide interprétation de « Alice in Wonderland » de Sammy Fain, que Bill Evans avait souvent joué. Peu à peu, les jeux de rythme se font subtils et colorés. Les musiciens se laissent prendre à leur propre musicalité et la fantastique interprétation - entre thème et variation - de la « Chanson de Maxence » issue des Demoiselles de Rochefort et signée Michel Legrand apporte à ce concert sa part de surprise.

Ce concert a été l’occasion de constater une fois encore toute la complicité qui existe depuis presque dix ans entre les trois musiciens. C’est aussi la magie de l’improvisation, où mille combinaisons surgissent sous leurs mains, archet, baguettes et autres balais virtuoses.

Blue in green makes you think in pink….