Chronique

Stéphane Huchard

Panamerican

Jim Beard (p, Fender Rhodes, Hammond B3), Chris Cheek (ss, ts), Nir Felder (g) et Matt Penman (cb), Minino Garay (perc), Stéphane Huchard (d)

Label / Distribution : Jazz Village

Amateurs de jazz regorgeant de groove, voilà ce qu’il vous faut : le dernier disque de Stéphane Huchard. « Le plus noir des batteurs blancs », comme cela a parfois été dit (et écrit), confirme ici à quel point la formule est juste. On écoute son drumming, et, pour un peu, on croirait que, lui aussi, est natif de la Nouvelle-Orléans. C’est bien connu, quoi qu’ils fassent, comme jouer simplement la même note sur chaque temps à un rythme de sénateur, les Néo-Orléanais vous donnent des fourmis dans les jambes.

Le Seine-et-Marnais Huchard aussi. Il a succombé à l’envie d’aller enregistrer à New-York, emportant juste avec lui le plus parisien des percussionnistes argentins, Minino Garay. Les « locaux », Jim Beard, Chris Cheek, Nir Felder et Matt Penman ne sont pas venus cachetonner : on a l’impression que ce sextet existe depuis des lustres. Les morceaux composés par le batteur montrent qu’il n’est pas qu’un maître ès cadence : les roboratifs « Groovy Side », « Just An Herbie Vore », « Boogaloo Side » et « Find A New World » vous emportent aussi sûrement qu’une rivière en crue, mais des compositions plus lyriques comme « Sleepless » ou « El Minino » font mouche aussi. Un disque aussi exceptionnel que Bouchabouches, sorti en 2005. Je vous souhaite de l’écouter au plus vite, évidemment pas en MP3, sur une vraie chaîne hi-fi, et plutôt fort… C’est tout ce qu’il vous reste à faire, Stéphane Huchard s’est occupé du reste.