Chronique

Ceilin Poggi & Thierry Eliez

Berceuses & balladines jazz

Ceilin Poggy (voc), Thierry Eliez (p)

Label / Distribution : Didier Jeunesse

L’esthétique immaculée et angélique de cet album est vraisemblablement trop policée pour un auditeur adulte habitué à autre chose qu’une musique radio FM. Mais on imagine volontiers que Ceilin Poggy et Thierry Eliez ont volontairement évité toute dissonance parce qu’ils s’adressent aux enfants. Le parti pris est discutable mais il faut reconnaître que les deux musiciens évitent heureusement les « gaga » et autres onomatopées imbéciles qui transforment les enfants en un public stupide et simplet.

Si les interprétations sont propres et inaltérées, Ceilin Poggy et Thierry Eliez ont également privilégié un mode doux. On est dans le registre des « berceuses » et des « balladines », ainsi qu’en témoigne le titre de l’album. Là aussi, c’est discutable mais le point de vue est tout à fait respectable. Quoi qu’il en soit, tout y est tranquille, calme et posé. Même « Isn’t She Lovely » y est joué de manière à s’assoupir ou presque. Les parents qui s’échinent à mettre à la sieste leurs enfants braillards leur en sauront gré.

Mais, de manière moins utilitaire, ce Berceuses & balladines jazz plaira à celles et ceux qui souhaitent partager de belles chansons avec leur progéniture. Car, de « A Child is Born » à « Summertime », les onze chansons que reprennent les musiciens sont des standards de choix, un projet qui nous emmène - faut-il réellement le préciser ? - à des années-lumière d’un « Dur, dur d’être un bébé ».