Chronique

Michele Rabbia, Gianluca Petrella, Eivind Aarset

Lost River

Michele Rabbia (d, electronics), Gianluca Petrella (tb, electronics), Eivind Aarset (g, electronics)

Label / Distribution : ECM

Une perle. C’est bien de ça qu’il s’agit.

Le line-up, le label, tout laisse croire qu’on va avoir affaire à un très bel album. Et dès les premières notes, tout se confirme. C’est bien une perle qu’on a ici entre les doigts et les oreilles. On est ici dans la lignée de ce que propose ECM et qu’on peut trouver maintenant chez Hubro. Un son magnifique, comme en témoignent les premières phrases de Gianluca Petrella. C’est complètement envahissant. Bien sûr l’électronique est omniprésente et l’album est un subtil mélange entre celui-ci et l’acoustique. Ce n’est maintenant plus original du tout mais peu importe car ici, ce qui est important, c’est l’usage qui est fait de la technique. On n’est pas pour ou contre l’électronique. Elle est ici un outil, comme d’autres, parmi d’autres, avec d’autres, pour servir un projet musical. Et ce Lost River est superbe. C’est à la fois très discret - aucune surcharge, aucun tape-à-l’œil - et en même temps ça inonde, ça se glisse par tous les pores et on est complètement scotché par tant de grâce.

Comme pour « Flood », n’essayez pas de chercher un tempo, vous n’en trouverez pas, ou si peu. N’essayez pas de trouver un thème défini, structuré, vous n’en trouverez pas non plus. Tout est fait de nappes, d’ambiances, de motifs légers, fugaces, éphémères. Et pourtant il y a quelque chose d’infini. La guitare d’Eivind Aarset y contribue bien sûr comme sur « What Floats Beneath », s’il ne fallait en citer qu’un. L’album est doux, exquis, délicieux et tout ça dure 45 minutes. Juste ce qu’il faut pour se laisser emporter et envisager un retour sur Terre pas trop déconnecté.