Dee Alexander

Wild Is The Wind

Beaucoup de choses ici rappellent la Dee Dee Bridgewater de Love and Peace ou de Dear Ella : la façon de poser et d’utiliser la voix, plus faite pour les grandes salles que pour les petits comités, les débuts au sein d’un grand orchestre prestigieux (ici, celui de Henry « Light » Huff à qui est rendu un hommage chaleureux), et ce caractère démonstratif dans la joie comme dans la tristesse.

Pour autant, au-delà de son prénom et de son timbre vocal, Dee Alexander n’est pas la moitié d’une Bridgewater. Inspirée aussi par Nina Simone ou Dinah Washington, improvisatrice aux ressources inattendues (imitations instrumentales ou animales), cette chanteuse, qui rappelle aussi Rachelle Ferrell, présente un album cohérent mais qui n’évite pas toujours les ornières : les effets vocaux sont parfois appuyés à l’extrême (« This Bitter Earth »), les compositions « maison » pas forcément abouties. En revanche, la présence et l’énergie qui jaillissent de nos hauts-parleurs laissent présager un talent scénique certain, aux frontières entre jazz mainstream et music-hall.