Hoang et Delbecq jouent sur du velours
Jeudi 16 décembre 2010
En cuisine, les Chinois diffèrent des Français par leur intérêt égal pour la texture en plus du goût. Antonin-Tri Hoang et Benoît Delbecq sont donc en train d’enregistrer un disque chinois.
Hier et aujourd’hui, au Studio de La Muse en Circuit, le duo joue si merveilleusement sur les timbres et les harmoniques que je crois entendre un petit orchestre de chambre, avec cordes, cuivres et percussion. L’ingénieur du son Étienne Bultingaire a placé quatre micros dans le piano, plus deux pour les préparations du pianiste, qui coince dans les cordes gommes et petits bouts de bois, démultipliant ainsi ses sonorités pour constituer un véritable ensemble de gamelan.
- Photo J.J. Birgé
Le moindre souffle du saxophoniste-clarinettiste basse qui a composé onze des douze pièces du disque glisse sur du velours, de la soie ou de la tôle ondulée. La tendresse qui émane de la séance est incroyable. C’est du vif argent offert à nos oreilles ébahies.
Je profite de ma visite pour faire quelques clichés d’une musique qui s’en affranchit, innommable, libre et simplement belle. Si tous les morceaux sont à l’image des trois que j’ai entendus, un grand disque se profile pour avril prochain.
- Photo J.J. Birgé