Scènes

John Parish et L’Enfant d’en haut

Multi instrumentiste, compositeur, producteur, agent artistique, connu pour ses vingt années de travail avec PJ Harvey (Prix Mercury 2011 avec l’album « Let England Shake »), l’anglais John Parish, né en 1959 en Angleterre, a participé à une cinquantaine d’albums sous l’une ou l’autre de ces casquettes en accompagnant ou produisant des artistes comme The Chesterfields, Sparklehorse, Giant Sand, Eels, Tracy Chapman, Rokia Traoré, Dominique A ou Arno.


Multi instrumentiste, compositeur, producteur, agent artistique, connu pour ses vingt années de travail avec PJ HARVEY (Prix Mercury 2011 avec l’album « Let England Shake »), l’anglais John Parish, né en 1959 en Angleterre a participé à une cinquantaine d’albums sous l’une ou l’autre de ces casquettes en accompagnant ou produisant des artistes comme The Chesterfields, Sparklehorse, Giant Sand, Eels, Tracy Chapman, Rokia Traoré, Dominique A ou Arno.

L’Enfant d’en haut + Concert John Parish (UK)
L’Ampli (Pau) avec le soutien du Cinéma Le Méliès et de La Maison de la Montagne

Le cinéma, Parish connaît : déjà en 1999 sa musique pour le film Rosie de Patrice Toye lui vaut le Prix spécial du Jury à la Biennale de la Musique de Film à Bonn. En 2012, il compose à nouveau pour Patrice Toye et son Little Black Spiders. Son nouvel album, Screenplay, sorti en avril 2013, est une compilation de ses plus belles compositions cinématographiques, extraites notamment des films Nowhere Man, Plein Sud, L’Enfant d’en haut et Little Black Spiders ; véritable panorama de son talent, c’est pour moi à ce jour un de ses meilleurs albums.

Le processus d’écriture de L’Enfant d’en haut (Ours d’argent à Berlin), réalisé par la Suisse allemande Ursula Meier, s’en ressent : le cheminement des personnages et leurs questionnements trouvent leur prolongement naturel dans ses (courtes) illustrations musicales ; ici, les curieuses apparitions répétées d’un piano au timbre vieilli rappellent et illustrent l’enfance, évoquent les fêtes d’une famille en l’occurrence absente, les cloches de Noël… À noter la belle prestation de Léa Seydoux, juste avant Adèle.

Suivant la projection au cinéma « Le Méliès », John Parish faisait ce 29 octobre une halte à Pau pour présenter en live un florilège de ses musiques de films devant cent cinquante personnes. Trois concerts en France, c’est peu ; mais le dynamisme des associations locales permet ce genre de rendez-vous. En fond de scène, une projection d’images des films. La formation est classique : basse, batterie, claviers, guitares et voix ; mais l’expérience elle, est saisissante. On croirait par instants entendre un Ry Cooder privé de soleil. Accords dissonants sur lignes claires, grands espaces froids, maîtrise absolue, matière musicale déglinguée… les textures organiques de la guitare, cet instrument mécanique abîmé créent çà et là des climats très rock. Et en guise de rappel, un vibrant hommage à Lou Reed : l’écran là restera blanc, chacun l’habillera de ses propres images pour un moment d’émotion sincère.

Cet intriguant artiste culte (guitare, voix, claviers) se fait rare, très rare ; on a cependant pu le retrouver sur scène les 7 au 8 novembre au Centre Culturel Suisse (Paris).


John Parish - Screenplay from Thrill Jockey Records on Vimeo.

par Jacques Lemaire // Publié le 11 novembre 2013
P.-S. :

CD : Screenplay (Thrill Jockey Records ‎– THRILL331)