Chronique

[LIVRE] Pierre Vignaud

Du jazz au bout des cornes

Jazz, polar et tauromachie, trois formes d’expression artistique ni tout à fait savantes, ni réellement populaires. Trois arts qui ont élevé l’improvisation et l’intuition au rang de Muse, faisant du risque le moteur de l’émotion.

Donc, comme Franck Ténot et Francis Marmande, Pierre Vignaud partage une même passion pour le jazz et la tauromachie dont il a fait sa profession puisqu’il est chroniqueur à la revue nîmoise Toros depuis plus de vingt-cinq ans et secrétaire de l’Association des critiques taurins de France. De journaliste à romancier il n’y a qu’un pas, que Pierre Vignaud a franchi en ajoutant également à sa palette des essais et études.

Le prisonnier, la belle et le torero comme personnages centraux, un trafic de drogue en guise d’intrigue et Marciac comme lieu du crime. Du jazz au bout des cornes est avant tout un roman policier, qui s’apparente davantage au genre « psychologique » qu’au genre « action ». Si le style de Du jazz au bout des cornes n’est pas d’une légèreté à toute épreuve, en revanche la construction du livre, basée sur un entrelacs de récits et de destins, confère une certaine souplesse à la narration.

Ce livre se lit vite et bien, mais pour en faire une œuvre vraiment mémorable il aurait sûrement fallu que le jazz soit plus qu’un fond sonore, et le milieu taurin autre chose qu’un simple décor.

par Bob Hatteau // Publié le 3 mai 2004
P.-S. :

Éd. Cairn - 2002 - 176 pages - Prix indicatif : 12 €