Les Nuits manouches 2008
L’été se termine mais pour la chaleur c’était à l’Alhambra, nouvelle salle parisienne située du côté de République, qu’il fallait être.
L’été se termine, mais pour la chaleur, c’était à l’Alhambra [1] qu’il fallait être. En effet, la troisième édition des Nuits manouches proposée par Alain Remaekers et le label Chant du Monde y avait invité, devant un public toujours plus nombreux, quelques papes du cru venus présenter leur dernier album en date, avec invités et complices.
Raphaël Fayes ouvrait le bal le mardi 16 septembre, sans doute avec toute sa virtuosité guitaristique et ses atours andalous [2]. Mercredi 17 et jeudi 18, ce sont le guitariste sinti [3] Angelo Debarre en trio avec Tchavolo Hassan, son (vrai !) cousin à la pompe (« michto mon frère ») et l’incontournable Antonio Licusati à la contrebasse. La salle est pleine, le concert commence à l’heure et si l’on est en retard on a déjà manqué pas mal de notes… (mais il en reste beaucoup). Le Manouche astique « sa guitare grande bouche » (il s’agit de la rosace) pour voir si tout fonctionne bien. Ladite bouche s’entoure d’une roulotte avec chevaux attelés. « Oh là là, ça joue mon frère ! » Je crois même que le poële de la roulotte fume - si si. Dommage qu’il ait amplifié sa guitare, rien ne vaut l’acoustique dans ce domaine - surtout quand il on rajoute de l’écho.
Mais on lui pardonne, à Angelo : il joue comme un dieu. À noter qu’il nous parle entre les morceaux, ce qui est toujours un plus. En se levant pour changer de guitare, il nous explique même, entre autres, que ce n’est « pas pour faire rock’n’roll, mais pour penser différemment » (?). En tout cas le public a ri. C’est donc devant une salle comble et comblée par la virtuosité ambiante qu’il ouvre enfin son coeur avec de belles compositions (dont un boléro) à découvrir sur son Trio à cordes, un Django rare (sorti récemment d’un enregistrement anglais réapparu ?) et bien sûr quelques standards : « All of Me », « Swing gitan »… le tout sur des arrangements maison (classe et virtuosité là encore) et avec deux invités de marque, les violonistes Marius Apostol et Costel Nitescu. Mention spéciale « Je suis heureux et ça swingue grave » à Costel dans son costume « Je pose mon coeur sur la table » !
Un autre Tchavolo (Schmitt) est programmé le vendredi et le samedi… Il aurait fallu y être. Il y a des jours avec sombrero et d’autres où le dragon crache le feu…