Modular String Trio

Tout est étrange, dans le Modular String Trio. Pour commencer, ces Polonais ne sont pas vraiment un trio : Łukasz Kacperczyk ajoute ses synthés à la rencontre de la contrebasse de Jacek Mazurkiewicz, au violoncelle de Robert Jedrzejewski et au violon de Sergiy Okhrimchuk. Les cordes des instruments, qu’elles soient pincées ou frottées, sont passées au tamis de l’électronique. C’est un fantôme qui hanterait les lieux et laisserait des traces éparses. A l’instar de la transition entre « MST 02.00.12 » et « MST 02.00.13 », les morceaux aux titres cliniques progressent d’une improvisation assez ordinaire à des atmosphères psychotropes. On a le sentiment de revêtir une combinaison, pas pour pénétrer dans un monde hostile mais pour ne pas troubler le fragile écosystème de l’infiniment petit, qui grouille poétiquement selon ses propres règles (« MST 02.00.16 »). Troublante expérience, qui manque peut-être d’une dimension narrative.