Chronique

Sal La Rocca

It Could Be the End

Label / Distribution : Igloo

Sal La Rocca, figure emblématique de la contrebasse belge depuis une vingtaine d’années, élevé au rock, courtisé par tous les grands jazzmen de passage en Belgique (Lee Konitz, Steve Grossman et tant d’autres), flirtant parfois avec la belle variété (Vaya con Dios), a pourtant acquis ses lettres de noblesse dans le jazz.

Son caractère discret mais bien trempé, sa présence charismatique sur scène, sa vision éthique et généreuse du monde, son jeu carré qui tout à la fois assure et donne confiance à ses partenaires… toutes ces qualités font que le public, et les aficionados qui le suivent de concert en concert, aime à penser en toute simplicité que « si Sal La Rocca est de la partie, c’est que le groupe est bon ». Mais en plus d’être un excellent musicien, l’énigmatique Sal est aussi compositeur - un compositeur qui s’est fait manifestement plaisir avec cet It Could Be the End.

Il propose ici un jazz bien rythmé, classique et audacieux à la fois, qui fait la part belle à l’excellent et omniprésent pianiste Pascal Mohy comme aux envolées lyriques mais bien cadrées jazz du saxophoniste français Jacques Schwarz-Bart, au guitariste Lorenzo Di Maio comme au batteur Hans Van Ossterhout. Sans oublier, évidemment, son propre jeu, toujours rassurant, qui, grâce à de jolies compositions vigoureuses, a désormais toute sa place au panthéon des créateurs belges. Une référence, en quelque sorte.

Une des belles découvertes jazz de 2012, et un grand cru à déguster sur scène.