Chronique

Sandrine Luigi

Ella

Sandrine Luigi (g).

Label / Distribution : Auto Productions

Pas la peine de fouiller les archives de Citizen Jazz, vous n’y trouverez pas son nom. Il faut dire que l’univers dans lequel évolue Sandrine Luigi est la musique classique. Reste qu’avec Ella, elle signe un album solo qui ne dépare pas pour qui est habitué au registre jazz. On n’y trouve certes pas de standards du Real Book, mais aux côtés de certaines pièces classiques ou de musiques populaires passées dans le répertoire classique – à commencer par « Recuerdos de la Ahlambra » de Francisco Tarrega et « La valse sans nom » de Baden Powell – on trouve essentiellement des morceaux de musiques populaires que la guitariste corse a réarrangés. C’est ainsi qu’on croise « La tendresse » qu’on connait par Bourvil, « Ma liberté » de Reggiani ou encore « Allo maman bobo » de Souchon. On trouve aussi une superbe interprétation de « Home » d’Andrew York, un des membres historiques du Los Angeles Guitar Quartet, soit dit en passant, dont le traitement sera familier à celles et ceux qui adorent « Travels » de Pat Metheny. On ajoutera volontiers que le désir de travailler un répertoire de musiques populaires en solo à la guitare nylon n’est pas sans évoquer le travail qu’a pu fournir l’immense et fort regretté Sylvain Luc.

C’est pour toutes ces raisons que cet album de Sandrine Luigi a sa place dans les colonnes d’un magazine de jazz et, puisqu’ils sont exquis, il ne reste plus qu’à prendre la peine d’écouter et réécouter les quinze morceaux qui le constituent.