Sweet Screaming’ Jones meets Boney Fields

The Chicago Sessions

Sweet Screaming’ Jones (as, voc), Boney Fields (tp, voc), Philippe Dardelle (p), Pierre Le Bot (p), Carl Weathersby (g), Ty Drums (dm)

Distribution / Label : Black & Blue

Quand le blues est là, encore faut-il s’accorder sur son sens.
Le manifeste discographique de Sweet Screamin’ Jones, alias Yannick Grimault, est là pour poser les termes du débat. Cet altiste breton, dont le jeu pourrait rappeler celui de Cannonball Adderley à bien des égards (la version du standardissime « Walk Tall » est là pour le rappeler), cherche l’assemblage idéal entre les labels Chess (pour le côté soul électrisé) et Blue Note (pour la rondeur du swing). Il est allé jusqu’à Chicago pour trouver le studio adéquat, s’adjoignant les services du trompettiste chanteur (voire shouter) Boney Fields, qui fait revivre les voix des mythiques Joe Williams et Jimmy Rushing, et de musiciens diablement efficaces (puisqu’il s’agit de musique du diable, mobilisant force quintes diminuées, cette blue note jadis prohibée par les canons de la musique occidentale).
Avec un bon gros sens du funk, ces Chicago Sessions sont imparablement urbaines, cela va sans dire.