Walter Sextant

Sarajevo

Simon Portefaix (d, perc), Guillaume Pique (tb), Gregoire Oboldouieff (b), Rémi Savignat (g), Reno Silva Couto (s), William Laudinat (tp, machines)

Distribution / Label : Autoproduction

Sarajevo, premier album du groupe toulousain Walter Sextant, est bourré de pêche et de tonus. Le clavier électrique, le saxophone, la trompette et le trombone qui fonctionnent très souvent en section, les machines et la rythmique basse électrique-batterie, tout tend vers un débordement de puissance. En témoigne « Dead End Suite » qui ouvre l’album. Le morceau est tranchant comme l’acier. Machines et guitare électrique n’y sont pas étrangers et donnent un ton froid et dur. C’est hypnotisant à souhait. C’est plus encore le cas avec « Outback ». Très vraisemblablement la durée - plus de huit minutes - permet l’installation de cette atmosphère d’inexorable brutalité. « Sarajevo » est plus doux. Mais on sent que derrière ce tempo ralenti et ses sons en forme de bribes la même violence latente. D’ailleurs quand l’orchestre se met en branle, il lâche les chiens. « Caravanserail », qui clôt l’album, met en exergue la trompette de William Laudinat et le jeu rock et très réverbéré de la guitare de Rémi Savignat. Elles peuvent être aussi belles que le désespoir le plus noir.

D’un mot, on dira qu’il y a beaucoup d’émotions dans la musique de Walter Sextant et que le groupe parvient avec intelligence à donner un cachet quasiment industriel à la poésie.