Chronique

Snorre Kirk quartet with Stephen Riley

Tangerine Rhapsody

Stephen Riley (ts), Magnus Hjorth (p), Anders Fjeldsted (cb), Snorre Kirk (d), Jan Harbeck (ts on tracks 2 and 3)

Label / Distribution : Stunt Records

Il y a quelque chose qui rappelle les grands prédécesseurs dans Tangerine Rhapsody. Les références à Duke Ellington, Count Basie ou encore Johnny Hodges – « puisqu’il n’était pas disponible, ce fut Riley » lit-on dans le livret – sont d’ailleurs systématiques et les développements du sax ténor, notamment sur « Unsentimental », une ballade romantique très club ancien modèle, rappellent par certains égards « You Don’t Know What Love Is » par le colossal Rollins. Le feutre du saxophone de Stephen Riley y contribue. Il susurre Riley et derrière – car oui, la rythmique est derrière – c’est tout aussi langoureux.

Tout le disque est ainsi fait – ou presque. Car si tous les morceaux ne sont pas des ballades - « Blues Jump » ou « West Indian Flower » par exemple sont sur des tempi plus rapides - il y a là un parti pris ouaté qui donne de la classe et du chic. Sur le visuel de la couverture figure – il s’agit du seul élément graphique – le bec d’un saxophone (celui de Riley, on le comprend) : c’est bien son jeu qui est mis en avant même si le leader est le batteur Snorre Kirk – lui cite également Elvin Jones et Tony Williams à son panthéon – et même si les autres musiciens ne s’en laissent pas conter, témoin Magnus Hjorth qui mène « The Nightingale & the Lake » en un piano solo pas piqué des hannetons.