Chronique

Stefano Bollani

Piano Variations On Jesus Christ Superstar

Stefano Bollani (p, voc on track 17), Frida Bollani (voc on track 17), Manuela Bollani (voc on track 17), Valentina Cenni (voc on track 17)

Label / Distribution : Alobar

Ce n’est pas le premier album solo de Stefano Bollani – solo car les interventions de Frida Bollani, Manuela Bollani et Valentina Cenni sur une piste de ce disque sont bien marginales. Pour le coup, le pianiste italien a revisité l’opéra-rock d’Andrew Lloyd Webber et Tim Rice, publié en 1970 avant qu’il ne soit décliné en comédie musicale à New York, trois ans plus tard. Jesus Christ Superstar en avait bien entendu fait pâlir quelques-uns et ce jusqu’en 2012, puisque le théâtre philharmonique de Rostov-sur-le-Don avait dû suspendre la vente de billets pour une représentation, quarante ans après la création de la pièce.

Ici, point de provocation. L’opéra-rock a constitué une référence forte dans la construction musicale du pianiste et c’est parce qu’il s’agit, à ses oreilles, d’une belle musique, qu’il lui a consacré cet album.

Au final, il y a dix-sept pistes, qui respectent à la lettre la fébrilité ou le calme des compositions de Lloyd Webber et Rice bien qu’elles soient jouées avec un seul instrument. Toutes les chansons originales n’apparaissent pas – « The Arrest » ou « Peter’s Denial » sont absentes – mais il s’agit d’une reprise fidèle à la musique originelle. C’est évidemment moins évocateur que l’original et il faut immanquablement s’imprégner de l’opéra-rock pour y retrouver du sens. Reste qu’on retrouve avec grand plaisir le jeu de Bollani, quand bien même on n’est pas connaisseur de la comédie musicale qu’il revisite ici.