Chronique

Apikón-Dia

Andale Dando

David Nuñez (vln, mandoline), Juan Carlos Tolosa (p), Osvaldo Hernandez (perc)

Label / Distribution : Mogno

Apikón-Dia désigne la rencontre des opposés, un lieu mythique où tous les possibles se réalisent simultanément. Ce trio réalise cet espace en confrontant folklore et avant-garde, mélodie et dissonance. En effet, ces diplômés de conservatoire parfument de liberté des chansons populaires sud-américaines et sous-tendent leurs improvisations libres de l’esprit de danse. Apikón-Dia parvient à transmettre toute une âme sud-américaine sans passer par aucun cliché facile.

Les morceaux sont joués de manière passionnelle et emportée, alliant une joie de vivre à une recherche sonore pleine d’humour. Au cœur du trio, le dialogue est incessant et ouvert, donnant continuellement naissance à des trouvailles intéressantes.

Nuñez se démène sur son violon pétri de vibrato (en concert, son archet perd bonne quantité de fils), et joue aussi bien sucré (mélodies abordées de manière romantique) que salé ou franchement amer - sur Tutu Muyamane il est à la fois avant-gardiste et brutalement traditionnel, primitif même, en jouant deux cordes à la fois. Tolosa est le plus proche du jazz, mais avec un toucher très appuyé et un sens rythmique fracturé qui fait souvent penser au tango. Hernandez déploie un véritable arsenal de percussions pour soutenir ingénieusement ses partenaires et se montre particulièrement ingénieux sur Donminiqhos nó Parque avec simplement un tambourin et un sifflet.