Des lives du Duke Ellington Orchestra, il peut en tomber comme à Gravelotte, mais il est fort rare qu’ils soient d’une qualité d’enregistrement exceptionnelle. De ce point de vue, on peut faire pleinement confiance à la radio allemande SWR pour nous offrir un enregistrement fidèle, restauré par rapport à sa précédente sortie en 2011. Capté au Liederhalle de Stuttgart en 1967, on retrouve ici une version assez tardive de l’orchestre du maître, avec son fils Mercer Ellington à la trompette et les trombones volubiles de Buster Cooper et Lawrence Brown qui marquent les années 60 du Big-Band. Ce document est contemporain des Sacred Concerts et devance de quelques mois son soixante-dixième anniversaire, et le fameux 70th Birthday Concert. Sans être un chaînon manquant hors du commun, il nous permet de nous replonger dans l’élégance intemporelle de cet orchestre, la rigueur d’Ellington au piano sur « Knob Hill », la modernité de « La Plus Belle Africaine » ou le swing insolent de « Salomé » avec un Rufus Jones à la batterie en feu. Et rien que pour ça…