Chronique

Frédéric Adrian

Ma Rainey : le blues est une femme

Label / Distribution : Editions Ampelos

Voici la dernière-née des biographies fouillées et précises du spécialiste des musiques noires, Frédéric Adrian.
Dans la collection Résister des éditions Ampélos (qui a déjà édité la biographie de Sister Rosetta Tharpe par Jean Buzelin), ce petit ouvrage de plus de 130 pages synthétise toutes les informations disponibles et vérifiées sur la chanteuse et performeuse Gertrude Pridgett.
Cette chanteuse, après un mariage et un surnom respectueux accordé aux artistes qui en imposent, accédera à la postérité comme Ma Rainey. Une Madame. Une Queen, comme on dit aujourd’hui.

Le corpus de documents tangibles est mince concernant cette artiste de la fin du XIXe siècle, début XXe, itinérante, Africaine-Américaine et chanteuse de vaudeville. Ce n’est pas, à l’époque, le type de personne dont les archives seraient soigneusement étiquetées et conservées. Aussi, sans faire trop d’hypothèses hasardeuses, Frédéric Adrian dans son habituelle rigueur se base sur les coupures de presse d’époque pour reconstituer un environnement probable dans lequel aurait évolué l’artiste à ses débuts.

Le récit est rapide, précis et la carrière particulière de la chanteuse est racontée sans heurts. On ne lira pas ce livre sans avoir en tête les quelques questions que, dès l’introduction et en conclusion, l’auteur lui-même se pose. Ma Rainey a-t-elle vraiment inventé le blues ? Pourquoi a-t-elle disparu des écrans si longtemps ? Quelle femme était-elle vraiment ?
Cette biographie en français tente d’y répondre, plutôt adroitement. Si le blues est une femme, comme dit le sous-titre, alors elle a enfanté de superbes enfants qui ont bien grandi !