Chronique

Laurent Coq

Versatile

Laurent Coq (p), Jean-Christophe Beney (ts), Jules Bikôkô Bi Njami (b), Philippe Soirat (d)

Label / Distribution : Cristal Records

Voilà un pianiste new-yorkais hexagonal qui présente tous les signes avant-coureurs d’une
renommée tardive. Travailleur acharné, compositeur original et pianiste déterminé, il conduit ce
même groupe depuis plusieurs années. Le résultat est cohérent. Dès que des musiciens se
retrouvent à jouer régulièrement, à travailler, à remettre en cause leurs échanges, leurs valeurs, la
musique devient forte et vigoureuse. C’est ce qui se passe. Laurent Coq, très puissant, alterne
silence et phrases chahuteuses et dompte la mélodie. Une main gauche de fer dans un gant de
velours. Avec lui, le saxophoniste Jean-Christophe Beney, beaucoup trop sous-estimé, a trouvé à
qui parler. Le son chaud feutré, le phrasé mélodieux, il survole les thèmes, l’œil vif, prêt à fondre
comme un rapace sur sa proie. Et puis, pour assurer les changements de rythmes, de structures,
pour passer du bop au drum’n’bass acoustique il en fallait deux costauds : Soirat et Bikôkô. Le
premier né et élevé Rue des Lombards a fait une fugue et squatte à l’Amicale des meilleurs
batteurs français. Le second, né et élevé au groove, prend un malin plaisir à brouiller les cartes.
Mais qui mieux que lui pouvait suivre Soirat et offrir à cette musique l’assise rythmique solide et
nécessaire, pierre angulaire de l’édifice musical de Laurent Coq. Écoutez Dramane ou
Cruising
et vous comprendrez.