Chronique

Steve Coleman and Five elements

The ascension to light.

Steve Coleman (sax, gong, voix), Gary Thomas (ts), Ralph Alessi (tr), Vijay Iyer (p), David Gilmore (g), Anthony Tidd (b), Sean Rickman (d) + invités.

Label / Distribution : RCA Victor

Le problème de Steve Coleman tient en un seul mot : le colemanisme. Difficile d’être plus royaliste que le roi. Certes. Ce musicien a développé, depuis une vingtaine d’années, un concept musical basé sur la superposition de rythmes, de tempos et sur les accentuations rythmiques. Ces théories l’ont amené à produire de magnifiques albums. En France, il a trouvé un public très réceptif et c’est là qu’il produit ses disques.

Cependant, si sa musique est très rythmique, très dansante, si elle possède une force indéniable, certaines directions artistiques de Coleman sont surprenantes. Érudit, il fouille et enquête pour comprendre les rythmes et les structures des autres cultures musicales extra occidentales. Ses morceaux sont souvent accompagnés (ou au moins porteurs) d’un discours théorique. Et parfois même le mysticisme l’emporte sur la musique. Cet album est surprenant. On y trouve des morceaux intéressants (Urban ; Treading Water), rythmiques (Reciprocity) mais aussi des pièces tellement colemaniennes qu’elles en deviennent ennuyeuses (the 42 Assesors ; Instantaneous) ou caricaturales (Embryo). Un amateur de transe ou de médiation préfèrera l’expérience vécue d’un ashram.
Acheter un disque pour élever son âme en regardant sa chaîne hi-fi (ou la pochette, parce que, dans ce domaine, les gourous de tout poil sont surpassés !) présente peu d’intérêt. Et puis, la veine Colemanienne manque de souffle, le propos s’épuise et les disques finissent par trop se ressembler.
Alors ? The ascension to light évoque une évolution, est-ce une promesse ou une
menace ?