Benjamin Petit

Quand on a entre les mains Dear John l’album de Benjamin Petit, on se dit que la saxophoniste a rendu un hommage à John Coltrane. Et on s’attend à quelque chose de très beau, car celles et ceux qui ont eu la chance de voir et entendre Benjamin Petit ont très certainement été conquis par son aisance. Alors disons-le tout de go : le John dont il est question ici est John Williams. Mais si celui-ci est moins attendu dans un album de jazz, ça n’enlève absolument rien à la qualité de la musique. C’est effectivement très beau.

Au gré des huit pistes qui composent ce disque, on retrouve avec plaisir des thèmes de films populaires : Indiana Jones, Harry Potter ou encore Star Wars. Les arrangements, tous signés par Benjamin Petit, rendent en outre un bien bel hommage aux compositions originelles. Elles sont joués essentiellement en quartet – avec Julia Perminova au piano, Jérémy Bruyère à la contrebasse, Raphaël Pannier à la batterie – et cette configuration « légère » n’est pas un appauvrissement de la forme orchestrale de Williams. Bien entendu, au-delà des thèmes, les musiciens prennent successivement des chorus et tous, sans exception, valent le détour, en témoigne si besoin celui de Julia Perminova sur « Scheherazade ». Mais bien d’autres – à commencer par ceux de Benjamin Petit – pourraient être convoqués.

Camille Bertault est invitée sur « A Dream Is A Wish Your Heart Makes ». Le morceau débute sur un tempo relativement lent puis s’accélère tandis que les paroles puis le scat accueillent les phrases au saxophone de Benjamin Petit. C’est somme toute assez classique – comme l’ensemble de ce disque – et ça marche carrément bien. Lui succède « Recollections », dans une forme à la fois plus évanescente et plus mystique qui sied parfaitement bien pour clore cet album.