Voici un disque très surprenant puisque Cécile McLorin Salvant y décline douze « ghost songs », dont certaines sont un assemblage de plusieurs thèmes. Pour tout dire, ce n’est pas le premier exemple de ce travail de mélange – ou plutôt de transformation. Mais, d’une part, c’est loin d’être fréquent et d’autre part ce Ghost Song est franchement original. Il faudra d’ailleurs écouter ce disque en boucle pour apprécier comme il se doit les articulations qui s’opèrent ici. L’écoute répétitive se fait d’ailleurs sans aucun problème puisque l’album est très beau et Cécile McLorin Salvant y fait preuve de créativité et d’un sens de la narration remarquable.
En témoigne, s’il fallait n’en citer qu’un, l’ouverture par un traditionnel irlandais enregistré a cappella avec une réverbération christique, qui s’enchaîne – à merveille précisera-t-on encore – avec « Wuthering Heights ». Mais mieux encore, ce Ghost Song fait montre d’une sacrée diversité. C’est ainsi qu’à la suite immédiate du tube de Kate Bush, on trouve « Optimistic Voices/No Love Dying », dans un registre d’abord mi-comédie musicale, mi-néo country (le banjo y contribue bien sûr) avant que la seconde partie ne soit dans un registre jazz bien plus classique.
Bref, il y a mille et une choses qui caractérisent cet album et cette grande richesse est à l’image de l’ingéniosité de la chanteuse franco-américaine. Reste que s’il ne fallait retenir qu’un élément de ce disque qui fourmille de mille et un styles, on citerait la créativité puisque Cécile McLorin Salvant propose un disque à entrées multiples au-delà même de la diversité stylistique. Éberluant !