Portrait

Dix/Dix : Joëlle Léandre

Article du dossier Yes, we can hear you !

Joëlle Léandre, un dixième de tentet


Avec Can You Hear Me ?, Joëlle Léandre a réuni autour de son travail neuf musiciens de générations différentes, faisant une large place à la jeunesse. Au-delà de l’œuvre, que nous chroniquons par ailleurs, nous sommes allés à la rencontre de ces musiciens qui représentent une forme de cartographie de la musique improvisée hexagonale et leur avons posé trois questions sur la contrebassiste, à l’occasion de ses quarante ans de carrière.

Après avoir questionné ses neuf compagnons sur elle, nous avons demandé à Joëlle Léandre de nous conter son orchestre.
Joëlle Léandre a mis tant d’elle-même dans la construction de cette musique et de cet orchestre qu’elle pourrait être intarissable. Can You Hear Me ? évoque tout à la fois ses parents et sa carrière, singulièrement ces années 70 où, lassée par ces musiciens français qui l’ignoraient - trop libre, trop forte, trop douée - elle est allée à la rencontre du Monde, qui l’attendait. Joëlle avait la liberté d’évoquer le tentet comme un tout ou chacun des musiciens séparément ; elle a choisi la globalité.

Joelle Leandre © Michael Parque

Voici ses mots :

« Ces musiciens sont créatifs, ils ont une sensibilité inouïe. C’est une multiplicité de talents transgénérationnels avec de nombreux jeunes musiciens qui, eux, ont su m’entendre. Nous sommes des semblables, comme dans un miroir : une trilogie d’instrumentistes, d’improvisateurs et de compositeurs. J’ai écrit cette pièce pour des improvisateurs, ils le sont tous. L’improvisation est une affaire de musiciens, et les grands musiciens sont des grands improvisateurs. »

par // Publié le 17 avril 2016