Chronique

Eric Vloeimans

Hidden History

Eric Vloeimans (tp), Rita Marcotulli (p), Palle Danielsson (cb), Roberto Gatto (d).

Label / Distribution : Challenge Records

Derrière Hidden History, dernier disque du trompettiste Eric Vleoimans, se cachent bien plus que des histoires. C’est tout un pays, très actif sur la scène jazz européenne et mondiale, mais qui vit dans l’ombre : les Pays-Bas.

Eric Vloeimans possède une voix et un discours très intéressants. Même si le son n’est pas novateur, l’affiliation aux styles de trompettistes tels que Markus Stockhausen, Tomasz Stanko, Kenny Wheeler, voire Dave Douglas, en fait un musicien passionnant. Hidden History présente une musique légère et profonde, mais qui ne cesse de surprendre grâce à un magnifique quartet : Rita Marcoutulli au piano, Palle Danielsson à la contrebasse et Roberto Gatto à la batterie.
« Hidden History », second titre de disque, donne le ton : musique feutrée et travail sur les sonorités de chaque instrument. Le parti-pris est de privilégier la structure harmonique par rapport au phrasé mélodique, laissant aux musiciens un panel expressif très large. Sur « Siri », composition de Danielsson, Vloeimans se range clairement parmi les admirateurs de K. Wheeleri. Jouant sur la montée et la descente entre les octaves, il lui emprunte même à certains moments son phrasé le plus significatif. Sur « Entre nous n° 1 », duo entre Vloeimans et Marcotulli, le travail sur les cordes pincées du piano crée une atmosphère très orientale. La trompette s’apparente, quant à elle, à un travail de vocalises rendant le dialogue d’un extrême finesse. Rita Marcotulli exécute un solo remarquable sur la composition de Roberto Gatto « Drop in ». Ce dernier fait preuve, tout au long du disque, d’un grande solidité et d’un sens extraordinaire de l’ornementation. Gatto est un batteur trop méconnu du public. Les quatre titres en solo, « Solo Di Tromba », de Vloeimans nous montre son attachement aux musiques et aux sonorités méditerranéennes. Sans doute faut-il y voir l’influence de ses différentes expériences, mais aussi, peut-être, un hommage à celle qui l’a poussé à faire ce disque : Rita Marcotulli.