Chronique

Eric Watson

Sketches Of Solitude

Eric Watson (p)

Label / Distribution : Night Bird Music

Jean-Jacques Pussiau, producteur de disques, se sent bien en « famille ». Parmi les musiciens qui ont participé, ces vingt dernières années, au renom de son label, « Owl Records », figure le pianiste Eric Watson. Label auquel succède dorénavant « Night Bird ». Entre la « petite chouette » pérennisée par l’un et l’intitulé de ce dernier, un même clin d’oeil ornithologique et, surtout, une même histoire. Histoire notamment marquée par le soin apporté tant au graphisme du livret qu’à la prise de son. Comme c’est le cas avec « Sketches of Solitude » qui permet d’entendre Eric Watson en solo dans un registre plus intériorisé que celui auquel les différentes formations du pianiste nous ont à ce jour accoutumé. Une suite de ballades dont certaines sont des compositions de Jimmy Rowles, Thelonious Monk, Mal Waldron, Bill Evans et Miles Davis. Thèmes dont l’interprétation dépouillée qu’en livre le pianiste les unit à ceux que celui-ci a, pour l’occasion, composé. Chez le pianiste, un souci de la mélodie, une respiration, une capacité à donner de l’ampleur à l’instrument, une main gauche aussi concise et pertinente que le sont les quelques accents bluesy distillés ci et là par la main droite ou autant de traits qui, d’emblée, envoûtent l’auditeur. Dés lors, naît, entre ce dernier et la musique produite, une osmose grâce à laquelle le propos, au départ solitaire, finit par devenir en quelque sorte une « conversation imaginaire » à deux.