Scènes

Fête des Jazz, c’est fini !

Monniot Mania, Zoomtop Orchestra, de beaux souvenirs d’une belle fête.


La Fête des Jazz est maintenant terminée. L’évocation de deux belles journées de concert vous
donneront certainement l’envie d’y retourner l’an prochain.

Si la Fête des Jazz présente des avantages certains, comme celui de permettre d’écouter des
musiciens français reconnus ou en devenir, elle a un inconvénient majeur : celui de se dérouler en
plein air ! Et pour ce samedi 5 mai, le beau temps n’était pas au rendez vous : un vent glacial
balayait la scène centrale, et le public grelottait gentiment pendant la performance tiède d’Olivier
Temime. Heureusement, André Francis avait eu la bonne idée de programmer pour 15h, Monniot
Mania, le sextette de Christophe Monniot -saxophoniste jouant sur un pied et dansant sur l’autre,
orchestre international réjouissant et pleinement accompli. Le public fut vite séduit par les
pirouettes de ces musiciens, les nombreux gags et la liberté de cette musique qui ne se reconnaît
plus de frontières. Bref, ce fut vivifiant et réchauffant ! Monniot prouve là - une fois de plus - que
l’on peut ne pas se prendre au sérieux et proposer une musique belle et intelligente.

Puis ce fut l’heure de l’électronique, Laurent de Wilde après avoir branché son
séquenceur et son Fender, lança son jazz à la sauce drum&bass. Malgré justement une drum battle
plutôt ratée, la musique tourna à son avantage, bien plus que sur le disque. Le projet semble
maintenant bien au point et le public sut se montrer encore très réactif. Définitivement ragaillardis,
nous eûmes droit pour terminer cette journée au Mega Octet d’Andy Emler. Là encore
musique chaude, funky et communicative où chaque musicien s’en est donné à cœur
joie. Ce fut l’occasion pour tous d’écouter un bassiste de grand talent : Linley
Marthe. Capable d’une virtuosité et d’un sens du groove imparable, il sait aussi se
montrer attentif à la musique et possède un grand sens de la mélodie et de la simplicité.

Le lendemain, la Fête des Jazz honorait nos batteurs français, auquel il n’en manquait
qu’un pour avoir les cinq plus grands d’après André Francis (cherchez bien !). En
entrée, Simon Goubert - qui dédia le concert à Billy Higgins - entraîna son quartette dans les
territoires coltraniens qu’on lui connaît maintenant et fit apprécier sa puissance et sa
subtilité. En plat de résistance, le Trio Sud qui avait attiré un public nombreux, recueillit tous les
suffrages, grâce à la virtuosité - parfois démonstrative - de Sylvain Luc et le discours toujours
pertinent d’André Ceccarelli. Ce fut ensuite le tour de Daniel Humair qui avait à ses côtés
ses jeunes compagnons du Quintet Baby Boom. Ils ont proposé une musique aventureuse, hors
des sentiers battus du jazz traditionnel. Enfin le dessert fut somptueux. Bertrand Renaudin avait
réuni son Zoomtop Orchestra, et a enchanté le public avec ses musiques en forme de voyage en
Afrique ou dans des pays à imaginer. Sublime batteur chez qui le geste et la précision semblent
naturels et qui présente un univers complet. Parmi ses musiciens, le jeune Médéric Collignon qui a
ébloui et amusé le public, notamment lors d’un solo où il passait du cri suraigu à des graves
caverneux et robotiques !

Encore bravo à André Francis et aux organisateurs pour un plateau aussi varié. Des souvenirs
pleins la tête et rendez-vous est d’ores et déjà pris l’année prochaine.