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Francesco Bearzatti, pas si Bizart que ça !

Mémoire d’une découverte à Oloron

Francesco Bearzatti Bizart Trio, Oloron, Espace Jéliote, 2005.
Avec :
Francesco Bearzatti, sax ténor, clarinette ;
Aldo Romano, batterie ;
Emmanuel Bex, orgue Hammond.

Souvenirs en trois mouvements.

Découvert au sein du Bizart Trio au Festival International de Contrebasses de Capbreton au tout début des années 2000, la programmation à Oloron du trio du saxophoniste transalpin allait offrir l’occasion de confirmer le choc initial. Passé jusqu’alors sous les radars de la plupart des auditeurs, Francesco Bearzatti avait marqué les esprits en ouvrant le concert sur un morceau totalement déjanté, limite free qui, à défaut de m’inspirer la répulsion qui frappa le bon tiers du public exclusivement attiré par la première partie classique, m’avait laissé craindre de m’ennuyer sévère. Pourtant, dès la fin du second titre, la conviction s’imposait d’avoir découvert un son, et encore plus précieux, un authentique passeur capable de balader son audience toujours plus loin entre classicisme et modernité, sans jamais la perdre, sans jamais laisser se rompre le fil ténu de l’attention. Sans jamais nous lâcher la main. Au fil de ces savants aller-retours, les oreilles s’ouvrent, la confiance s’installe, et l’on se surprend à réclamer, encore et encore, ce qui quelques instants plus tôt semblait pourtant inaccessible à notre entendement.

En 2005 à Oloron, le contrat de confiance avec le public depuis longtemps paraphé, c’est l’énergie et la complicité du trio qui pouvaient alors librement s’imposer.

Francesco Bearzatti

Francesco Bearzatti

Francesco Bearzatti

par Pierre Vignacq // Publié le 24 janvier 2021