Chronique

Glück

Acoustic Jungle #1

Cédric Thimon (ts, ss), Paul Gelebart (soubassophone), Thomas Derouineau (dms), Stefan Patry (hammond, 3, 6)

Label / Distribution : Must Records

Loin de Bristol, berceau du label Full Cycle qui fit émerger la Drum and Bass au-delà des free parties à l’aube des années 90, les trois Manceaux de Glück réinvestissent la Jungle et ses rythmiques alambiquées avec trois instruments acoustiques. Cédric Thimon aux saxophones, Paul Gélebart au soubassophone et Thomas Derouineau en batteur frénétique remplacent le chant de la machine et ses infra-basses en constant mouvement. Venu de la fanfare Zéphyrologie et de l’électro, le trio est rompu à la scène, où il donne le meilleur de lui-même.

Glück transporte cette esthétique qui se réclama longtemps du jazz et du funk sur un terrain plus organique, sans se poser d’autres questions que celle de l’efficacité (« Full It Up »), prolongeant ainsi les expériences de groupes anglais comme Red Snapper. Le résultat, véhément et furieux, offre parfois quelques surprises : la rage spasmodique de Thimon sur « Speed Addict » ou les interventions de Stefan Patry à l’orgue Hammond, qui adoucissent les rythmiques anguleuses. Passé l’uppercut et les sautillements, on reste un peu sur sa faim devant une musique bagarreuse qui n’a d’autre but que la syncope. Mais en nommant l’album Acoustic Jungle #1, Glück ne trompe personne ; le disque ravira les amateur de groove extatique et les nostalgiques du son anglais d’avant ce siècle.