Voici la raison pour laquelle Goran Kajfeš est l’un des chouchous de la presse pop lorsqu’elle daigne s’intéresser au jazz : c’est la troisième fois qu’avec son Subtropic Arkestra, le trompettiste et manieur d’électronique hors-d’âge visite la pop avec une certaine révérence, comme sait le faire, en France, un Bertrand Burgalat. Dans son panier cette fois-ci, une reprise du chanteur d’Animal Collective (« You Can Count on Me »), mais aussi « Ibakish Tarekigne », perle éthiopique jouée avec une distance que ne renierait pas Jimi Tenor. C’est d’ailleurs sur ce terrain que le Subtropic Arkestra brille le plus fort : le nonette reprend « Ne rien dire, voir, entendre » de l’Orchestre Polyrythmo de Cotonou. Qui trop embrasse, mal étreint ? Ce n’est pas toujours le souci majeur de la sono mondiale.