Tribune

Peg Carrothers (1965-2025)

À la mémoire de la bibliothécaire chanteuse


C’est avec une tristesse infinie que nous avons appris le décès de Peg Carrothers, épouse du pianiste étasunien Bill Carrothers, qui avait pris l’habitude d’apparaître dans les albums de son mari par le chant et avait même, au début de ce siècle, enregistré un très beau Blue Skies. Dans ce disque de 2001, avec la batterie très coloriste de Jay Epstein et le piano de Bill, on avait pu apprécier cette voix pastel, à la fois diaphane et profonde.

Un timbre qui cadrait parfaitement avec les projets de Bill, toujours teintés de nostalgie et d’histoire, à l’instar de son chef-d’œuvre, Armistice 1918. On pensera également au délicieux The Voices That Are Gone du violoncelliste Matt Turner consacré à la Guerre de Sécession.

Peg Carrothers © Michel Laborde

Pourtant, Peg n’était pas chanteuse professionnelle, mais bibliothécaire publique, ce qui rajoutait de l’inédit au charme assez intemporel de cette voix. Elle enregistrera chez Vision Fugitive deux autres albums remarqués, Edge of my Mind en 2014 et le très doux Beyond The Blue Horizon toujours avec Bill au piano. Entre ces deux artistes, il y avait une sorte de fusion, le piano de Bill rendant hommage à Peg dans son album Family Life.
Afin de garder la mémoire de cette bibliothécaire chanteuse qui nous aura émerveillé pendant près de 25 ans, on écoutera Sunday Morning et son ton doux et grave.