Chronique

Hidden Forces Trio

Crows are Council

Gustavo Domínguez (bcl, cl, didgeridoo) ; Marco Serrato (b) ; Borja Díaz (dm)

Label / Distribution : Clamshell Records

On peut faire ses première armes dans le metal, et même dans le doom metal - cette version lente, sombre et répétitive du heavy metal - et sortir quelques années plus tard un disque de jazz d’excellente facture.

Tel est la cas de la section rythmique du Hidden Forces Trio, soit les deux tiers de l’orchestre espagnol, dont le deuxième album, Crows are Council, s’il est authentiquement jazz n’en est pas sage pour autant.

Des premières amours métalliques est resté le goût des ambiances pesantes, lugubres, inquiétantes. Pour parfaire le décor, Marco Serrato ajoute à la grande variété de son jeu ordinaire (rapide, saccadé, digressif ou répétitif), quelques grincements de contrebasse comme on scie des barreaux dans la nuit.
De son côté, Gustavo Dominguez fait de son didgeridoo un tapis sonore bas, continu et oppressant, quand son jeu de clarinette basse, rampant à souhait, achève de donner à la masse sonore des allures de nappe de gaz lourd, mais qui par à-coups s’enflamme et s’élève.

Lors de ces montées, lorsque les aigus entrent dans le jeu et que la clarinette domine, c’est le plus souvent pour se débattre furieusement tout en s’inspirant des gestes des grands anciens comme Steve Lacy ou Peter Brötzmann.