Le présent chroniqueur connaît bien la Finlande pour y être allé plusieurs fois. Un rapport imaginaire à un pays donné est forcément différent selon qu’on est touriste ou résident. Iiro Rantala est citoyen finlandais. De son pays, il a fait un disque sorti chez Act, une évocation simple : un calendrier égrène les mois de ce pays changeant, à l’été tiède où le soleil ne s’éteint pas (« June ») et à l’hiver qui mord. Son solo de piano est très doux, marqué par la musique écrite occidentale, tant par la joliesse recherchée que par une légèreté de la main droite particulièrement travaillée (« April »). En « March », nous sommes plus au nord, et on a l’impression d’entendre Moomin [1] courir dans la neige fraîche. Plus loin, le temps s’écoule paisiblement… Trop ? Chacun sa Finlande ; celle de Rantala est très sudiste : on est en droit de l’attendre plus sauvage et silencieuse, plus colorée et vallonnée. Moins sucrée, sauf pour le Pulla [2].