Chronique

Jean Pierre Catoul et Pirly Zurstrassen

Septimana

Jean Pierre Catoul (vln), Pirly Zurstrassen (p)

Label / Distribution : Carbon 7 / Orkhestra

C’est un disque de saison. Je me demandais lors de la première écoute d’où venait l’étrange familiarité avec cette musique, une inquiétante étrangeté même.

Septimana suit le cours d’une semaine d’automne, autour d’une table, avec pommes et vin que partagent les deux interprètes . Violon et piano, une association difficile pour cette suite qui dès le premier titre invoque les dieux. Bien injustes parfois.

On n’a peut-être pas dans cet album le déploiement d’une grande virtuosité violonistique, et les compositions, très mélodiques, suivent une linéarité toute narrative. Oui, cette musique est illustrative, mais on ne s’en plaindra pas. Le violoniste Jean Pierre Catoul, dont c’est le dernier enregistrement (il est mort accidentellement en janvier dernier à l’âge de trente-sept ans), a une façon énergique et touchante de se jeter dans la musique, relayé et soutenu par le piano mélancolique, sombre ou violemment percussif de son ami Pirly Zurstrassen. Intense, persistante cette musique fait son effet, en dépit de tout. Répétition lancinante et violente de certains thèmes, circularité des morceaux qui s’enchaînent dans cette suite, en une belle continuité. On s’abandonne alors à une transe, comme dans certaines pièces, pour violon justement, de Philip Glass. On ne sait absolument pas dans quel style on navigue. Mais après tout on s’en moque, dans cette ritournelle sous influence, sous l’emprise de ces « violon et piano » enragés parfois, pour notre plus grande jouissance.

Ecoutez donc ce disque, ce sera ma seule prière.