Scènes

L’instrument à pression


Tentative d’assasinat d’un poussin mécanique…

À la Grande Halle de La Villette, mardi soir, le public semblait avoir oublié qu’il ne pouvait pas y avoir de rappel en fin de spectacle.

Succès mérité, avec près de quatre minutes d’applaudissements non-stop pour les auteurs et acteurs de L’instrument à pression. Cette pièce met en scène Médéric Collignon dans la peau d’un musicien de jazz joueur de cornet qui, au grand dam de ses acolytes (Jacques Bonnaffé, Philippe Gleizes, David Lescot et Odja Llorca), s’éloigne progressivement et violemment de tout ce qu’il a appris et pratiqué à ses débuts. D’où la caustique réplique qu’il essuie, après son explosion dans un chorus « faux, fort et pas en place » (« ça s’appelle [jouer] free ») : « Si tu avais d’autres moyens, des moyens électroniques, on imagine les dégâts que tu pourrais causer ».

À remarquer, outre la qualité des dialogues de David Lescot, la participation d’Olivier Garouste qui, en temps réel, traduit en images, sur deux écrans et un voile de brume, les sensations, émotions, vibrations des comédiens. Une idée de Véronique Bellegarde, que l’on ne peut oublier de remercier pour l’ensemble de sa mise en scène.

Photo © F. Journo

Sans tout dévoiler, il faut tout de même mentionner une singulière appropriation du ring, l’érotisme d’une scène (sujet rarement abordé avec cette élégance), et la tentative d’assassinat d’un poussin mécanique, signée Médéric Collignon, dans son cornet à pistons.

Des dates sont prévues en 2009, notamment au printemps, à Alençon, Grenoble et Briançon. Ne manquez pas de découvrir cette perle : elle est trop originale et bien jouée.