Chronique

Laurent Larcher

Rising

Mario Canonge (p), Laurent Larcher (b) et Tony Rabeson (d), avec Tangora (voc).

Label / Distribution : Cristal Records

Après At The Copy Shop en 2005, Laurent Larcher publie un deuxième album sous son nom, Rising, également en trio. Mais on retrouve cette fois Mario Canonge au piano à la place de Manuel Rocheman, tandis qu’à la batterie Tony Rabeson prend la place d’Ichiro Onoe.

Si Canonge s’est fait un nom grâce à Ultramarine et Rabeson aux côtés de l’Azur Quartet d’Henri Texier, Larcher est un peu moins connu. Ce contrebassiste parisien bardé de diplômes [1], qui est pourtant aussi à l’aise dans le classique que dans le jazz, a commencé par accompagner des chanteurs de variété avant de s’orienter vers l’improvisation avec notamment la création d’un trio en 2002. En parallèle, il compose de nombreuses musiques pour la télévision. C’est aussi lui qui signe les onze morceaux de Rising, dédié au guitariste Hiram Bullock, décédé en 2008. A noter également « Book et misères » en hommage à Daniel Pennac [2].

Larcher a gardé de ses musiques de films un sens aigu de la mélodie : les thèmes sont soignés et harmonieux. Chabada, walking et stop chorus dans une veine bop (« Eternal », « Les vacances »…) alternent avec des morceaux qui évoquent les îles [3] comme « Night Hope » ou « Teresa ». Rising se conclut sur « Secret »,chanson interprétée par Tangora.

Dans le jeu collectif il affectionne les graves (« Rising ») et passe d’une walking fringante (« Eternal ») à un slapping costaud (« So Far So Good »). A l’inverse, ses solos, plutôt sinueux, couvrent toute l’étendue de la « grand-mère » (« Les vacances »). À l’archet, il possède la clarté d’un violoncelle (« Get Up And Go ! ») et cette sonorité va comme un gant à « Teresa », un joli boléro. « Tony ne joue pas de la batterie, il fait chanter ses tambours » dit Texier de Rabeson. Sur Rising le batteur reste en arrière plan mais son jeu, à la fois adroit et concis, swingue constamment. Canonge, lui, oscille entre délicatesse (« Rising »), accords caraïbes (« Book et misère ») et phrasé bop (« Eternal »), avec toujours la mélodie comme référence centrale. Son jeu n’est pas sans rappeler celui de Michel Sardaby, autre pianiste de la Martinique.

Rising est un disque équilibré dans la tradition du trio bop, avec son lot de plages dansantes qui le rendent bien agréable à écouter.

  1. « Rising » (4:51)
  2. « Eternal » (3:50)
  3. « Night Hope » (4:42)
  4. « Mirror Of My Soul » (5:02)
  5. « Book et misère » (3:52)
  6. « Les vacances » (5:13)
  7. « Human Being » (4:59)
  8. « Get Up And Go ! » (4:19)
  9. « Teresa » (4:32)
  10. « So Far So Good » (6:08)
  11. « Secret » (19:42)

Toutes les compositions sont de Laurent Larcher.

par Bob Hatteau // Publié le 9 novembre 2009

[1Une médaille d’or, deux Diplômes d’Etudes Musicales classique et jazz avec mention Très bien et le « Diploma » (jazz/composition/arrangement) de l’American School of Modern Music de Paris.

[2Allusion à La petite marchande de prose.

[3Canonge et lui sont d’origine martiniquaise tandis que Rabeson vient de Madagascar.