Tribune

Le vivier du CNSM


Avant de partir à Toronto où j’ai tenu une sorte de journal de voyage, nous sommes allés écouter les créations pour orchestre de quelques étudiants du Département Jazz et Musiques Improvisées du CNSM, le Conservatoire National situé Porte de Pantin.

Tout en haut des marches, Xavier Prévost, en charge des concerts jazz à Radio France, repère les jeunes musiciens qui renouvelleront le paysage musical français. Le jury prend des notes, les jeunes gens en produisent de belles. La qualité de leurs interventions est surprenante de vigueur et d’invention. Antonin Tri Hoang (à l’alto sur la photo) passe en premier, musique toute en nuances, avec des alliages de timbres inédits entre la contrebasse et la clarinette basse. Le trompettiste Louis Laurain m’impressionne particulièrement par son énergie où le geste s’allie à la musique. Déjà présent dans la pièce d’Antonin (j’apprends à l’instant qu’il a reçu les Mentions « très bien » à l’unanimité avec félicitations pour la conception ET la réalisation) qui joue de l’alto, le saxophoniste Benjamin Dousteyssier (au baryton sur la photo) est le suivant. Musique découpée à l’arrache, il électrise le public par sa fougue avec un ensemble doublant batteries, contrebasses, pianos, trompettes, plus quatre sax et un trombone, soit treize à la douzaine ! Antonin s’était adjoint un instrument rare avec Emmanuel Domergue au mellophone. Les deux pièces d’environ une heure se complètent merveilleusement et nous ressortons rassasiés comme cela nous arrive rarement des concerts de leurs aînés. La solidarité qui les anime n’y est certainement pas étrangère.

À suivre.