
Lila Bazooka au pays des mille parfums
Le duo formé par Sophie Bernado et Céline Grangey est en résidence au Japon
Tokiko Ihara et Sophie Bernado à Kyoto
Lila Bazooka est un solo de basson crée par Sophie Bernado, bassoniste et chanteuse et Céline Grangey, ingénieure du son et créatrice sonore.
Le projet, en création, passe par une rencontre inattendue et improbable avec le Sho, le Hichiriki et le Koto, instruments traditionnels japonais.
Le séjour à Kyoto et Tokyo en avril 2019 a pour objectif de créer un répertoire de duos et de quatuor autour du basson.
Fin du séjour au Japon. Lire le premier billet.
Kyoto
14-18 avril 2019
N’avez vous pas déjà eu le sentiment secret de connaître une ville et ses mille parfums alors que vous trottinez sur le pavé de ses rues pour la première fois ?
Peut-être ai-je déjà volé au-dessus de son fleuve et ses multiples temples... raser, effleurer l’eau d’une de nos légères plumes, ressentir la fraîcheur de l’eau profonde du fleuve, voler parmi les nombreuses buses qui tourbillonnent au dessus des courants légers... rêverie magique interrompue soudain par l’arrivée de Tokiko Ihara.
- Sophie et Tokiko à l’Institut Français de Kyoto
Nous sommes dans les locaux de l’Institut français qui nous accueille chaleureusement pour cette nouvelle session musicale.
Tokiko est un personnage fin et ciselé, tout droit sorti d’un songe printanier « Kyotoïte ».
Tout de suite nous parlons métaphysique, énergie, vibrations autour d’une salade auvergnate et de son valeureux fondant au chocolat. Après trois semaines de course de fond entre Kyoto et Tokyo, ce fondant sera le trampoline pour atteindre le niveau d’énergie suffisant à une belle rencontre sho-basson-électronique.
Nous apprenons que la musique Gagaku (musique de cour impériale ) et le Shô sont arrivés au Japon par la route de la soie.
L’ensemble Gagaku et sa musique furent tout d’abord une musique spirituelle religieuse bouddhiste et shintoïste que l’empereur s’est approprié pour en faire sa musique de cour.
Tokiko nous apprend beaucoup au sujet du Shô. Le Shô est le maître du temps. Telle une vague qui vient et repart à l’infini, le son ne s’éteint jamais, c’est un « continuum perpetuum ». Le Shô symbolise l’univers, les cieux.
- Lila Bazooka et Tokiko Ihara
Nous improvisons autour de sons collectés dans les temples, triturés, bidouillés par Céline Grangey, grande manitou du traitement du son et des logiciels farfelus dont les geeks seuls connaissent les secrets.
Le printemps pleure ses pétales et neige sa douceur sur nos cœurs.
Il est temps de partir, les cerisiers perdent leur pétales comme un au revoir triste et nostalgique.