Chronique

Nicolas Algans & André Da Silva

Religo

Nicolas Algans (tp, perc, voc), André Da Silva (g, perc, voc)

Label / Distribution : Autoproduction

La rencontre entre Nicolas Algans et André Da Silva est récente. Deux ans seulement : à l’échelle d’un groupe, même en duo, c’est relativement peu. C’est la raison pour laquelle leur premier album est constitué majoritairement de reprises. On compte en effet seulement quatre compositions sur les treize morceaux, dont trois courts moments d’un triptyque, tous intitulés « Good Morning », que signe Nicolas Algans Lui-même nous dit que le prochain album contiendra vraisemblablement plus de compositions originales.

Ce n’est pourtant pas un album en demi-teintes. D’une part leurs reprises sont loin de constituer un pâle copié-collé des versions originales. En témoigne entre autres « Alone Together », composition d’Arthur Schwartz, dont l’interprétation de Chet Baker est vraisemblablement la plus connue. Il y a moins de fragilité dans le jeu du duo toulousain mais la mélancolie, qui est la raison d’être de ce morceau, reste centrale. D’autre part le choix des reprises donne le ton. A l’exception de « Bancs publics », toutes sont issues d’un répertoire jazz ou brésilien. Le jeu d’André Da Silva, qui signe sur cet album « Tazones », nous rappelle en effet que le guitariste est d’origine brésilienne. Sa patte contribue à cette esthétique, tout comme l’association entre trompette et guitare, une formule peu fréquente.

Aussi ne sera-t-on pas étonné de trouver des compositions de Miles Davis et Wayne Shorter autant que de João Gilberto, dont « Undiú » clôt ce Religo. Le caractère obsessionnel de ce morceau fait que l’on murmure sa mélodie bien après la fin du disque. Volontaire ou non, ça tombe à pic.