Chronique

Blind Seats

Blind Seats

Boris Boublil (clav,g), Csaba Palotaï (g), Emmanuel Marée (d)

Label / Distribution : Autoproduction

On a eu l’occasion de rencontrer Boris Boublil à travers le Surnatural Orchestra qu’il a rejoint dès 2003, le Wildmimi Antigroove Syndicate de Rémi Sciuto, auprès de Dominique A ou de Bertrand Belin. On sait moins qu’il a monté avec Csaba Palotaï un trio, Atlas Crocodile, avec un batteur, en l’occurrence une - puisqu’il s’agissait de Marion Grandjean. Ils ont en outre travaillé ensemble avec Wladimir Anselme, Playing Carver avec John Parish et plus récemment Emily Loizeau. On ne sera donc pas étonnés que Boublil estime qu’entre eux « la musique va de soi ». Mais reléguer Emmanuel Marée à une pièce rapportée serait une belle bévue. Car en fait, ces trois-là travaillent ensemble depuis dix ans au sein de My Friend Jeff.

Blind Seats, ces sièges aveugles qui nous invitent à fermer les yeux pour ne nous concentrer que sur la musique, est donc un album de trois musiciens qui se connaissent sur le bout des doigts et c’est d’ailleurs à l’occasion d’une pause de My Friend Jeff qu’ils ont décidé de monter ce trio, chacun amenant un morceau et, renouvelant l’occasion autant de fois que nécessaire, réalisé ce premier album.

Un album instrumental rock constitué de mille textures et d’ambiances sonores, avec quelques tendances que ne renieraient pas les aficionados d’un doux rock psychédélique. On pourrait trouver, à travers certains morceaux dont « Venus Is » ou encore « Lemurien », des éléments qui font penser à Limousine. L’orchestration – guitares, clavier, batterie – y est pour beaucoup bien sûr, mais pas seulement. Mais c’est sûrement et avant toute chose cette torpeur manifeste d’un bout à l’autre du disque qui lui donne un cachet souvent hypnotique.