Chronique

Oker

Susurrus

Torstein Lavik Larsen (tp), Adrian Fiskum Myhr (b), Fredrik Rasten (g), Jan Martin Gismervik (dm, perc)

Label / Distribution : Shhpuma / Clean Feed

Poste avancé en territoire d’avant-garde du label portugais Clean Feed, Shhpuma continue, année après année, de défricher les sentiers vierges et escarpés de la création musicale contemporaine avec beaucoup d’abnégation. Le label produit quantité de disques intéressants et inclassables, qui mérite notre attention.

L’album Susurrus du groupe Oker en est un bon exemple. Il nous vient de Norvège. C’est celui d’un quartet à l’instrumentation assez classique pour une musique qui ne l’est pas. Ici, pas de grands éclats de voix, pas d’excès, tout est paisible et serein, minimaliste et contemplatif. La musique s’installe et s’étire comme si elle prenait forme hors du temps, hors du monde, à l’écart du tumulte ambiant. Textures étranges, réminiscences orientales, répétitions hypnotiques et ambiances bruitistes.

Ce qui est épatant dans cet album, c’est que tout y est acoustique. Ce qui est épatant, c’est d’arriver à créer une telle musique sans artifices électroniques. Ce qui est épatant, c’est d’entendre se matérialiser en musique cette force du collectif qui sublime les individualités. Il faut beaucoup d’écoute et un grand respect mutuel pour jouer une telle musique.
Nul doute que ceux qui sauront prendre le temps trouveront, dans les bribes vénéneuses qu’Oker nous susurre à l’oreille, un grand réconfort.

par Julien Aunos // Publié le 3 octobre 2021
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