Chronique

Ranaldo, Jarmusch, Urselli, Pándi.

s/t

Lee Ranaldo (eg), Jim Jarmusch (eg), Marc Urselli (eb), Balázs Pándi (dm)

Label / Distribution : Trost Records

A l’initiative de Marc Urselli (producteur américain renommé : Nick Cave, Lou Reed, Mike Patton ou Roy Hargrove et Jack DeJohnette), cet enregistrement est le résultat d’une captation live et sans effets ajoutés. Au côté du producteur également bassiste, les guitaristes Lee Ranaldo (ex-Sonic Youth) et le cinéaste Jim Jarmusch viennent croiser les manches, soutenus par la batterie discrète de Balázs Pándi (entendu, par ailleurs, dans des contextes plus agressifs. Auprès de Keiji Haino notamment).

La musique s’étend, en effet, longuement sur des plages infinies. Fortement texturée, elle plonge l’auditeur dans un état hypnotique lacéré épisodiquement par le métal des guitares. Gonflant avec langueur vers des climax jamais réellement orgasmiques, le bien-être est palpable pour peu qu’on joue le jeu. Détournez l’attention quelques centièmes de seconde de ce liquide amniotique sonore et c’est le décrochage. Le temps, jusqu’alors en suspens, se vide de sa substance et l’ennui qui guettait s’abat avec la violence d’une horloge qui n’avance pas. Beau un peu. Mais pas trop.