Chronique

The Royal Bopsters

Party of Four

Amy London (voc, soprano), Holli Ross (voc, alto), Peter McGuinness (voc,ténor) et Dylan Pramuk (voc, basse).

Label / Distribution : Motéma/Membran

Gourmand.e.s du vocalese, ce disque est fait pour vous. L’art consistant à donner faire vibrer les cordes vocales et les larynx comme s’il s’agissait d’instruments de musique, des soufflants notamment, est ici porté à son sommet. Les chants sont travaillés comme des vents dans un big band, n’émanant que de quatre personnes. Les adaptations de solos de Chet Baker et de Dexter Gordon sont époustouflantes. La version vocalisée d’ « Infant Eyes » de Wayne Shorter et Doug Carn, sommet artistique d’un jazz black conscient des années soixante-dix, est une performance rare (bien qu’exempte de son souffle politique). S’offrant quelques invités de luxe, comme la vénérable Sheila Jordan ou le regretté Bob Dorough, conviant Christian McBride pour deux piges à la contrebasse, les Royal Bopsters trônent au firmament d’une forme de jazz que d’aucuns présument désuet. Ils.elles prouvent qu’il n’en est rien.

par Laurent Dussutour // Publié le 2 mai 2021
P.-S. :

Personnel détaillé sur le livret