Val de Jazz 2011
Le festival Val de jazz accueillait cette année encore de grands noms du jazz. Parmi eux, Nguyên Lê, Rhoda Scott et Avishai Cohen, ce dernier avec une toute nouvelle formation.
Le festival Val de jazz accueillait cette année encore de grands noms du jazz. Parmi eux, Nguyên Lê, Rhoda Scott et Avishai Cohen, ce dernier avec une toute nouvelle formation.
- Avishai Cohen © Daniel Maunoury
Comme chaque été en juillet, et ce depuis 19 ans, le festival Val de jazz recevait, au cœur du Loiret et du Cher, de grands artistes de la scène jazz. Le temps fort du festival, dont la programmation est assurée par Benjamin Halay, eut lieu au château de Saint-Brisson-sur-Loire, dans un cadre idéal pour recevoir la musique raffinée, infiniment sophistiquée et pourtant pleine de sérénité du trio d’Avishai Cohen.
Si l’on ne présente plus le compositeur de Seven Seas, dernier album du contrebassiste, il est à noter que deux nouveaux musiciens aux expériences musicales éclectiques l’accompagnent désormais sur scène. A la batterie, Amir Bresler remplace Itamar Doari depuis le mois d’avril, sans préjudice pour le trio. Le changement est peut-être plus important du côté du piano. Exit le jeu profond, intense et élégant de Shai Maestro. Mais là où ce dernier produisait des résonances somme toute assez classiques et s’éloignait assez peu des lignes mélodiques, Nitay Hershkovitz, son successeur, nettement plus bavard, improvise beaucoup plus amplement autour des thèmes, s’accorde fort bien à l’étendue du jeu d’Avishai Cohen et donne au trio une liberté nouvelle et un ton finalement beaucoup plus jazzy et très complice. Ce nouveau pianiste se partagera les concerts d’Avishai Cohen durant ce second trimestre 2011 avec un autre jeune pianiste israélien, Omri Mor.
Jazz et Asie
Autre temps fort du festival, le concert de Nguyên Lê au château de Gien, où il était accompagné des musiciens avec lesquels s’était concocté son avant-dernier album, Saiyuki. Un trio tout entier asiatique pour un concert de jazz fusion déroutant et magique, aux mélodies extrêmes-orientales pas tout à fait inconnues à l’oreille, même si les sonorités du laptop, du koto et des tablas ne nous sont pas si familières. Mais les mélanges, les rebondissements au sein d’un même morceau entre plusieurs styles musicaux avaient de quoi surprendre. Tel ce konnakol vigoureusement mené par Prabhu Edouard, au début de « Sweet Ganesh », avant que Nguyên Lê ne prolonge le morceau par un solo de guitare plein de distorsion.
Attaché à l’idée de transmission, le festival propose une semaine de formation vocale sous l’égide de Pierre-Gérard Verny, avec chaque année un invité renommé. Cet été, c’est Rhoda Scott qui a clôturé le stage par un concert qu’elle dominait amplement.
Des artistes plus « grand public » émaillent également Val de jazz, dont Abd Al Malik, Sanseverino, ou plus étonnant, Imany et sa voix grave, chaude, très soul.
Petit festival éclectique donc, mais qui ne lâche rien question qualité technique et programmation.