Vincent Bourgeyx

Le pianiste Vincent Bourgeyx, habituellement en trio, nous propose un Ange qui ricane plutôt original. Il y joue en solo sur sept compositions, puis en duo avec le batteur Karl Jannuska sur cinq autres pièces de son cru plus une reprise, « I’ll Remember April ».

En solo ou sur les ballades (« Choral »), il s’éloigne du jazz, probablement inspiré par certains musiciens classiques (Ravel, Debussy, Fauré) et par les comptines ; c’est lyrique, romantique et précieux, avec des accents que l’on trouve chez Keith Jarrett (« For Iris »).

En duo, nous sommes dans un tout autre registre. A partir de compositions jazz d’inspiration classique (« Comptine ») ou carrément modernes (« For KJ »), et grâce à des envolées pianistiques remarquables de densité et de pertinence dans une atmosphère à la E.S.T (« Beaux dommages », « I’ll Remember April »), Bourgeyx déploie ses ailes et son talent de très belle manière. Jannuska, lui, est stupéfiant de créativité et d’à-propos. Comme l’exprime le pianiste dans les notes de pochette, ce batteur est avant tout un musicien. Gracieux, puissant, subtil accompagnateur, il développe un jeu d’ombres et de lumières dans un flux soutenu.

La qualité des compositions, la proximité des deux musiciens, l’univers sonore qui leur est propre font de cet Ange qui ricane un bien bel album.