La Friture moderne

Adam et Eve

La Friture moderne, c’est cet ensemble qui, depuis une dizaine d’années, fait figure de laboratoire des musiques toulousaines. Pensez : parmi les musiciens crédités sur cet album, certains ont fondé Cannibales et Vahinés (Marc Demereau, Fabien Duscombs), le Tigre des Platanes (les mêmes plus Piero Pépin et Mathieu Sourisseau), le Lilliput Orkestra (Pascal Portejoie), un autre (Benoît Cazamayou) a enregistré un des albums les plus singuliers de l’année 2008, bref… un creuset, disions-nous.

Il est moins aisé d’arpenter le bitume dès lors qu’on utilise une batterie et des claviers. Adam et Eve rend compte du « virage de cuti » de la Friture, de la rue vers la scène. La Friture, c’est déjanté ou ça n’existe pas. Cela l’est donc dès le titre d’entrée, une cathartique « Élévation de Pidalium Pelo » (?), et jusqu’au morceau final, de Ligeti s’il vous plaît. Entre les deux, du Bartok à la scie musicale, un traditionnel en forme d’hymne, une czardas kafkaïenne, un « Ours » et des « Agneaux », un glaçon, des torgnoles… et « Le Rut », au cas où vous n’auriez pas saisi la vocation dionysiaque de l’album - et du groupe. Allez-y jeter une oreille, vous ne vous ennuierez pas.