Amsterdam Klezmer Band

Dans la grande famille des orchestres de musique klezmer, il y a les virtuoses ; on les connaît, ils viennent du jazz pour beaucoup, et abordent cette musique d’un point de vue social. C’est le cas des Klezmatics, notamment. Et puis il y a les iconoclastes. Comme l’Amsterdam Klezmer Band (AKB), plus de vingt ans au compteur, qui habitent les rythmes klezmer comme personne. Ou personne comme eux : un savant mélange de hip-hop non aligné et d’accordéon funkisant (« Mommy’s Out ») sans clins d’œil lourdingues ni effets de manche. Orchestre de rue, AKB en a gardé l’énergie et le goût du mouvement. Moins strictement musical que l’album précédent, même si la tournerie de « Toni D » est toujours aussi efficace, on retrouve dans ce nouvel album le goût du chant de l’époque de Lemonchiki, qui avait fait découvrir le groupe en France, avec ce spoken word particulier. L’AKB fait de la musique populaire et sait se renouveler ; même si « Tanz Tanz Tanz », premier morceau de Fortuna, ressemble à s’y méprendre à l’habituelle patte batave, on y plonge avec le même plaisir.