Tiens, c’est joli, c’est un peu latin… peut-être est-ce pour « La Croix », dans les colonnes de laquelle on a pu prétendre que le jazz sans latinismes et sans pop ne trouverait pas son public et, partant, n’aurait aucun avenir. Mais est-ce là vraiment un futur du jazz ?
La jeune icône catalane Andrea Motis a beau avoir été adoubée par Quincy Jones et consorts, depuis sa sortie de l’enfance, elle n’en est pas moins à la limite de la justesse, tant dans les parties vocales qu’à la trompette – et l’on se doute qu’il n’est nullement question pour elle de chercher à jouer « out », tant l’album sent le marketing. Ça se veut plutôt « trad » mais le côté « hot » et canaille du genre manque cruellement.
On pourrait presque sauver de ce naufrage un duo saxophone ténor/contrebasse sur « You’d Be So Nice To Come Home To » : son mentor, Joan Chamorro, ici à la contrebasse, y swingue avec allégresse – et l’on espère qu’il a dans son escarcelle d’autres musiciens en devenir… à moins que ce ne soit lui qui fasse le solo de ténor en question !
On aurait aimé que « La Gavina », un thème traditionnel catalan, fasse l’objet d’un traitement libéré des carcans du formatage industriel. Las, on ne l’écoutera même pas un soir d’indépendance.!