Chronique

Avishai Cohen

Arvoles

Avishai Cohen (cb), Elchin Shirinov (p), Noam David (d), Björn Samuelsson (tb), Anders Hagberg (f)

Label / Distribution : RAZDAZ Records

Avishai Cohen - le contrebassiste - a signé un certain nombre d’albums instrumentaux qui lui ont donné une réelle notoriété sur la scène jazz.
Puis, au tournant des années 2010, il a publié Seven Seas et Aurora, deux albums consacrés à des chansons qui l’ont propulsé au-delà du seul univers jazz. Tout d’un coup, on ne voyait plus que par lui ou presque. À juste titre d’ailleurs, puisque - avouons-le - nous nous sommes tous délectés de « Morenika », « About a Tree » ou encore la version fort émouvante d’« Alfonsina y el mar ».

Il est revenu ensuite avec 1970, un album bien moins convaincant.

De fait, le dernier en date, intitulé Arvoles, était sacrément attendu et l’on pouvait se demander s’il allait se placer dans la continuité des albums « à chansons » ou dans celle du trio instrumental.

Dans la mesure où pas un seul son vocal n’est présent ici, on aurait tendance à l’inscrire dans la filiation de Lyla ou de Gently Disturbed. Reste qu’avec son swing, ses thèmes très évocateurs, on a l’impression qu’Avishai Cohen nous susurre à l’oreille les très belles mélodies dont il nous a gratifiés ailleurs. « Arvoles », pour ne citer que celui-ci, est une douce mélopée, presqu’une berceuse, qu’on suit d’autant plus aveuglément qu’elle est d’une grande délicatesse. On mentionnera volontiers ici le chorus étincelant du pianiste Elchin Shirinov.
Les autres morceaux sont plus énergiques mais ils ont, à l’instar du titre éponyme, autant de force évocatrice.