Chronique

Charles Lloyd & the Marvels

Tone Poem

Charles Lloyd (ts, ss, fl), Bill Frisell (g), Greg Leisz (steel guitar), Reuben Rogers (b), Eric Harland (d)

Label / Distribution : Blue Note

Qui n’est jamais tombé sous le charme de la musique de Charles Lloyd ? Sa discographie, ses concerts sont toujours d’incroyables merveilles. On avait pu s’enticher de Lift Every Voice, de son duo avec Jason Moran, de la reprise carrément envolée de « Rabo de Nube »… Bref, la publication d’un disque de Lloyd est un événement. D’autant plus lorsqu’il est entouré de Reuben Rogers et Eric Harland – tous deux compagnons de route depuis fort longtemps maintenant du très grand saxophoniste américain – de Greg Leisz et du non moins immense Bill Frisell. On salive ne serait-ce qu’à l’évocation de ce line-up d’excellente facture. Or, la musique est à l’image de ce qu’on peut attendre des informations qui figurent dans le dossier de presse et sur le CD.

La démarche chaloupée de « Tone Poem », la ballade « Ay Amor » – et l’on sait combien Lloyd est un interprète unique de ce genre – la reprise de « Monk’s Mood », celles des deux morceaux d’Ornette Coleman qui ouvrent l’album et le final, « Prayer », viennent confirmer, s’il fallait s’en assurer, que la musique de Charles Lloyd est une splendide ode au mysticisme qui peuple tous ses albums sans jamais se répéter.

Avec Tone Poem et après une discographie aussi longue qu’elle est superbe, Charles Lloyd confirme qu’il est un immense musicien, fort heureusement prolixe et généreux.